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La décision de Radio-Canada de poursuivre le Parti conservateur soulève des préoccupations au sujet de potentielles représailles

Toronto – Selon le groupe de pression Les AMIS de la radiodiffusion, la décision de Radio-Canada de poursuivre le Parti conservateur pour la prétendue utilisation inappropriée de son matériel protégé par le droit d’auteur soulève de sérieuses préoccupations quant à l’ingérence politique dans les opérations et les décisions éditoriales de Radio-Canada.

« Andrew Scheer va-t-il exercer des représailles contre la SRC à la suite de cette affaire s’il devient premier ministre? En vertu de la Loi sur la radiodiffusion, Scheer pourrait bientôt avoir le pouvoir de réduire le financement de la société, de remplacer le conseil d’administration par des membres qui n’iront jamais à l’encontre de sa volonté, et même de congédier la PDG, Catherine Tait, pour des accusations inventées de toutes pièces. Va-t-il promettre de ne pas abuser de ce pouvoir s’il est élu? C’est une question légitime et qui préoccupe beaucoup Les AMIS », déclare Daniel Bernhard, directeur général des AMIS de la radiodiffusion.

Dans un avis de requête à la Cour fédérale déposé le 10 octobre, la SRC allègue que le Parti conservateur a sélectionné des extraits spécifiques de divers reportages ou éléments audiovisuels liés à l’actualité et les aurait montés ensemble d’une manière qui pourrait donner l’impression aux téléspectateurs que Radio-Canada est biaisée et manque de professionnalisme. Radio-Canada prétend que cela mine sa réputation et celle de ses journalistes à un moment où la crédibilité des médias d’information est attaquée partout à travers le monde.

Les AMIS demandent depuis de nombreuses années aux gouvernements de toutes les allégeances de réformer les règles régissant Radio-Canada afin que le conseil d’administration, et non le premier ministre, ait le pouvoir exclusif d’embaucher et de congédier son président ou sa présidente. L’objectif de ces réformes est de permettre à Radio-Canada de pouvoir enquêter sur différentes formations politiques ou d’interroger les personnes en position de pouvoir sans crainte de représailles.

« Cela souligne l’absurdité du régime de gouvernance actuel », dit M. Bernhard. « Lorsque le gouvernement en place contrôle les cordons de la bourse et que, à cause de son emploi, le ou la président(e) de Radio-Canada se sent redevable envers le premier ministre, Radio-Canada devient vulnérable à la manipulation politique et aux représailles. Nous demandons àM. Scheer et à tous les partis de promettre de réformer le processus de gouvernance pour s’assurer que ce genre d’ingérence ne puisse jamais se produire », stipule M. Bernhard.

Aucune des allégations de Radio-Canada n’a été prouvée devant les tribunaux.

Selon sa propre bibliothèque d’annonces, Facebook a empoché jusqu’à 50 000 $ pour avoir affiché cette annonce. Elle a été consultée jusqu’à 3,45 millions de fois sur Facebook, en plus de tous les visionnements sur Twitter et YouTube. On ne sait pas encore si Twitter et YouTube ont été payés pour promouvoir l’annonce. Facebook a récemment annoncé une politique qui exempte les partis politiques de l’obligation de dire la vérité dans leurs publicités payées. En revanche, la Loi sur la radiodiffusion exige que les radiodiffuseurs canadiens diffusent une programmation de haute qualité.

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